Le lien entre alimentation et santé
L’alimentation est un pilier fondamental de notre bien-être physique et mental. Chaque bouchée que nous prenons influe sur notre santé de manière profonde et durable.
Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’INSERM et investigatrice principale de l’étude NutriNet-Santé, explique : “On met en place des études sur de grandes populations pour regarder ce que les personnes consomment, leur alimentation, leur activité physique, leur statut pondéral, leur anthropométrique et le risque, au fil du temps, de développer des maladies comme des cancers, des maladies cardiovasculaires, du diabète, mais aussi des maladies mentales, ostéo articulaires ou encore respiratoires.”
La nutrition, englobant l’alimentation, la corpulence et l’activité physique, est aujourd’hui reconnue comme l’un des principaux facteurs modifiables intervenant dans le déterminisme des maladies les plus répandues dans le monde industrialisé : obésité, cancers, maladies cardiovasculaires, diabète…
En moyenne au cours d’une vie, une personne ingère 30 tonnes d’aliments et 50 000 litres de boissons. Ces chiffres impressionnants soulignent l’importance cruciale de la qualité de ce que nous consommons.
Les aliments à privilégier pour une santé optimale
Les nutritionnistes s’accordent sur l’importance de privilégier les fruits et légumes de saison. Non seulement ils sont généralement moins chers, mais ils sont aussi plus riches en nutriments. En effet, n’ayant pas besoin d’être cultivés sous serre ou importés, ils conservent mieux leurs qualités nutritionnelles.
“Acheter directement chez les producteurs locaux ou dans des marchés peut permettre de faire des économies tout en bénéficiant de produits frais et de qualité”, conseille Christine Bossard, nutritionniste.
Réduire la consommation de viande au profit des protéines végétales est non seulement bénéfique pour la santé, mais aussi pour le portefeuille. Les légumineuses comme les lentilles ou les pois chiches sont des alternatives économiques et nutritives. Elles sont riches en fibres, en protéines et en minéraux essentiels.
Astuces pour manger sainement sans se ruiner
Établir un plan de repas hebdomadaire et faire une liste de courses permet d’éviter les achats impulsifs et de mieux gérer son budget. Cette organisation peut sembler contraignante au début, mais elle devient vite une habitude qui permet de réaliser des économies substantielles.
Préparer ses repas à la maison est souvent plus économique que d’acheter des plats préparés. Cela permet également de contrôler les ingrédients et de réduire les apports en sel, sucre et matières grasses. C’est une excellente façon de prendre soin de sa santé tout en faisant des économies.
Témoignages inspirants
Le projet “Alimentation saine, même dans la rue” mené par l’asbl Comme chez Nous à Charleroi, en Belgique, illustre parfaitement comment des ateliers culinaires peuvent aider des personnes en situation de précarité à acquérir des compétences en cuisine et à mieux gérer leur budget alimentaire. Les participants apprennent à préparer des repas sains avec un budget limité, ce qui leur permet de mieux se nourrir tout en réduisant leurs dépenses de santé à long terme.
L’application Yuka est un autre exemple de succès. Elle aide les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains en évaluant la qualité nutritionnelle des produits. De nombreux utilisateurs témoignent avoir pris conscience de l’impact de leur alimentation sur leur santé et modifié leurs habitudes alimentaires en conséquence. En choisissant des produits plus sains, ils réduisent potentiellement leurs dépenses de santé liées à des maladies chroniques évitables.
Le Programme National Nutrition Santé (PNNS)
Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) est une initiative clé en France pour promouvoir une alimentation saine et équilibrée. Lancé en 2001, il vise à améliorer la santé publique en réduisant les maladies chroniques liées à la nutrition.
Le PNNS s’articule autour de plusieurs axes stratégiques :
– L’amélioration de l’environnement alimentaire
– La promotion de comportements favorables à la santé
– Le développement de la recherche et de la surveillance nutritionnelle
Un accent particulier est mis sur la réduction des inégalités sociales en matière de nutrition, en ciblant notamment les populations défavorisées.
Le PNNS encourage l’utilisation du Nutri-Score, un système d’étiquetage nutritionnel qui aide les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains. Ce système simple et visuel permet de comparer rapidement la qualité nutritionnelle des produits, facilitant ainsi des choix éclairés lors des achats.
Les aliments ultra-transformés : un danger pour la santé
Les aliments ultra-transformés sont ceux qui ont subi des procédés industriels importants, modifiant considérablement leur structure originelle. Il s’agit par exemple des céréales du petit-déjeuner, des sodas, des plats préparés, ou encore des snacks industriels.
Mathilde Touvier explique : “Avec l’étude nutrition de santé, on a pu montrer que lorsque la part d’aliments ultratransformés augmente dans le régime, cela est associé à une augmentation du risque de cancers, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2.”
Ces aliments contiennent souvent des additifs dont on pourrait se passer, qui ne sont pas là pour protéger le consommateur, mais pour améliorer l’aspect ou la durée de conservation du produit. Réduire leur consommation est donc un moyen efficace de prendre soin de sa santé à long terme.
Vers une prise en charge des traitements anti-obésité
Récemment, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis favorable pour le remboursement du Wegovy, un médicament coupe-faim contenant du sémaglutide. Cependant, ce remboursement est encadré et réservé aux patients atteints d’obésité sévère (IMC ≥ 35 kg/m²), âgés de moins de 65 ans, et après échec d’une prise en charge nutritionnelle.
Il est crucial de souligner que la prise en charge médicamenteuse de l’obésité ne doit pas être considérée comme une solution miracle. Elle doit s’inscrire dans une approche globale incluant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
En conclusion, réduire ses dépenses de santé grâce à une meilleure alimentation est non seulement possible, mais aussi bénéfique à long terme. En adoptant une alimentation équilibrée, en privilégiant les aliments peu transformés et en suivant les recommandations nutritionnelles, nous investissons dans notre capital santé. Les politiques publiques comme le PNNS et les outils comme le Nutri-Score nous aident dans cette démarche. Rappelons-nous que chaque repas est une opportunité de prendre soin de notre santé et, par extension, de notre portefeuille.